Résumé
Nous sommes amené.e.s à mettre en lumière des questions subtiles entourant l’impact d’un discours identitaire queer en musique contemporaine. Quelle est la place de la prise de parole d’un.e compositeur.trice gay, lesbienne ou transgenre en musique contemporaine? Qu’en est-il de l’expression (ou absence d’expression) de l’identité sexuelle et de l’identité de genre dans la création musicale? Dans un milieu qu’il est possible de considérer comme «hétéronormatif», quel est l’impact des gender studies sur la compréhension du style et des motivations des créateurs.trices sonores? Plus largement, la prise de parole des compositeurs.trices sur les questions LGBTQ+ est-elle de l’ordre du discours ou de l’esthétique?
— Éric Champagne et Martine Rhéaume
La dichotomie entre le tonal et l’atonal, et entre le modernisme et l’esthétique expérimentale, repose sur des dichotomies sexuées et sexualisées profondément ancrées qui, néanmoins, insistent sur l’exclusion de l’apport de ceux dont ils sont censés épouser les perspectives: les femmes et les «homosexuels». Ces notions de «féminin» et de «queer», bien qu’elles aient peut-être aidé à discerner certaines différences catégoriques à une certaine époque, semblent essentialistes aujourd’hui en ce sens qu’elles réduisent la «queerness» ou la féminité à des stéréotypes, et en fait excluent implicitement ces notions des expériences réelles des femmes ou des personnes LGBTQIA+ (d’inclusion, d’exclusion ou de solitude).
— Danielle Sofer