Résumé
Autrefois considérée comme un phénomène marginal, la microtonalité s’est indéniablement hissée, au cours des quarante dernières années, parmi les pratiques les plus courantes. […] Des compositeurs aux styles parfaitement différents font appel à ces nouvelles ressources, et le recours aux intervalles plus petits que le demi-ton n’est maintenant plus synonyme d’adhérence à une esthétique particulière […] Dans ce numéro de Circuit, nous vous invitons à suivre l’arborescence d’une seule de ces pratiques […] Prenant pour point de départ la microtonalité en tempérament égal proposée par le compositeur russe Ivan Wyschnegradsky (1893-1979), nous souhaitons révéler les formes sous lesquelles se cristallise l’influence de ce dernier dans la musique d’autres artistes.
— Paul Bazin et Robert Hasegawa
J’ai rencontré Ivan Wyschnegradsky à Paris peu avant qu’il ne décède, en 1979. J’étais alors étudiant au Conservatoire de Paris (CNSMDP). C’est le compositeur et professeur d’analyse Claude Ballif qui m’avait fait découvrir son œuvre musicale et son travail théorique. À cette époque, Wyschnegradsky était une légende à Paris; j’étais donc très impressionné. Je savais par exemple que, même s’ils sont toujours restés relativement discrets à ce sujet, Olivier Messiaen, Pierre Boulez et Iannis Xenakis étaient, tour à tour, allés à sa rencontre afin de mieux appréhender ses positions théoriques.
— Philippe Leroux