Résumé

La compositrice canadienne Ann Southam (1937-2010) était une féministe fière, franche et généreuse qui a relevé des similitudes entre le féminisme et le langage musical minimaliste qu’elle a développé à la fin des années 1970. Cependant, Southam était aussi très soucieuse de sa vie privée; ce n’est que vers la fin de sa vie qu’elle a commencé à parler publiquement de son homosexualité. La journaliste musicale Tamara Bernstein, amie de la compositrice, évalue les mérites de se concentrer sur cet aspect de la vie de Southam: l’ouverture avec laquelle elle parle, dans ses derniers entretiens, de la difficulté du passage à l’âge adulte en tant que lesbienne dans les années 1950; le fait que son ultime échange à ce sujet soit toujours inédit à ce jour; l’importance de se rappeler que les droits des personnes LGBTQ n’ont été pleinement inscrits dans la législation canadienne que récemment. Enfin, en plus d’un avertissement contre les dangers de tomber dans le réductivisme et sans perdre de vue que Southam a trouvé son inspiration musicale dans d’autres sources (par exemple, la nature), l’autrice suggère des façons dont les difficultés de Southam relativement à une identité sexuelle considérée comme «dissonante» ont pu transparaître dans sa musique.

Mots clés: Ann Southam, compositrices canadiennes, compositrices LGBTQ, minimalisme en musique, musique et féminisme

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