Collection > Volume 30 Numéro 1 (2020) >
But If It’s Not Music, What Is It?
Defining Interstitial Artistic Practices
Clément
Canonne, Annelies
Fryberger
Résumé
On considère souvent les pratiques artistiques comme étant organisées en différents mondes de
l’art. Mais qu’est-ce qui se trouve entre ces mondes? Y a-t-il une place pour des pratiques non
définies, ou bien les pratiques interstitielles sont-elles tout aussi clairement définies? Pour cet
article, nous avons mené des entretiens avec onze artistes français dont la pratique comporte une
dimension sonore, mais qui se situent dans des espaces où se chevauchent musique, arts plastiques,
lutherie, performance et poésie. Comment ces artistes définissent-ils leurs pratiques, étant donné
que les étiquettes disponibles ne semblent pas leur suffire? Quels usages font-ils des catégories
établies? Trois stratégies de positionnement émergent de nos entretiens, que nous proposons
d’appeler stratégies négatives, additives et génériques. Nous montrons ici que chacune de ces
stratégies implique des choix artistiques spécifiques, ce qui permet à ces artistes de légitimer
leur sentiment d’appartenance à un espace interstitiel et d’utiliser cette appartenance comme un
moyen efficace de singularisation. Plus qu’un refus simple, parfois superficiel, d’adopter une
étiquette, les stratégies que nous identifions semblent être la véritable marque des artistes
interstitiels et de leurs carrières à la croisée des mondes de l’art.
Mots clés: art sonore, poésie sonore, catégories, mondes de l’art, définitions.
Abstract
We often think of art as structured in art worlds. But what lies between art worlds? Do we find
spaces of undefined practices, or are interstitial practices also clearly defined? For this text,
we interviewed 11 French artists with sound-based practices who situate themselves in the spaces
where music overlaps with the visual arts, instrument building, performance art, and poetry. How do
these artists define themselves, given that the available labels do not satisfy them? How do they
actually use established categories when they do not want to make their artistic practice conform
to them? Three positioning strategies came up recurrently in our interviews: so-called negative,
additive, and generic definitional strategies. We show here that each of these definitional
strategies implies related artistic choices, which make it possible for these artists to both
legitimize their sense of belonging to an interstitial space and to use this belonging as a
powerful means to develop a unique identity. Beyond a simple, sometimes superficial, refusal to be
labeled, the strategies we identify appear to be the true markers of “interstitial” artists and
their careers within and around art worlds.
Keywords: sound art, sound poetry, categories, art worlds, definitions.
|
Page
article@30_1_05
générée par
litk 0.600 le jeudi 19 novembre
2020.
Conception et mise à jour:
DIM.