Collection > Volume 21 Numéro 3 (2011) >
Livret et partition pour un opéra fantôme
Le débat entre Claude Gauvreau et Pierre Mercure autour du Vampire et la
nymphomane
Gilles
Lapointe
Résumé
«Refus d’un cantonnement dans la seule bourgade plastique», écrivait Borduas dans Refus
global. En 1948, la quête de l’abstraction s’imposait en effet comme la voie à suivre pour
marquer la rupture avec la tradition artistique. Depuis les années 1980, une grande attention
critique a été accordée à la dimension multidisciplinaire des activités du groupe automatiste.
Auteur du livret de l’opéra Le Vampire et la nymphomane — une œuvre faisant appel à
l’étroite collaboration de Pierre Mercure —, le poète Claude Gauvreau aura été celui qui aura
défendu avec le plus d’ardeur la place de la musique au sein du groupe montréalais. Cette étude
tente, dans un premier temps, de mettre en lumière les aspects les plus significatifs de cette
contribution. Elle examine ensuite, à partir de l’idéal surréaliste, les causes de la mésentente
qui opposa publiquement en 1949 Claude Gauvreau et Pierre Mercure au sujet de l’opéra Le
Vampire et la nymphomane. À travers la présentation d’une lettre inédite de Claude Gauvreau à
André Breton, elle interroge enfin quelques-unes des idées source au fondement du rapport de
fascination et de rejet qui a marqué les échanges entre l’automatisme et le surréalisme.
Mots clés: opéra, automatisme, Refus global, surréalisme, modernité.
Abstract
“Refus d’un cantonnement dans la seule bourgade plastique” (* translated by Ray Ellenwood as: “…
Refuse to be confined to the barracks of plastic arts”) wrote Borduas in Refus global. In 1948,
abstraction became the mandatory path signalling the break with artistic tradition. Since the
1980s, much critical attention has focused on the multi-disciplinary aspect of the activities of
the Automatist group. Having written the libretto for the opera Le Vampire et la nymphomane — a
work created in close collaboration with Pierre Mercure —the poet Claude Gauvreau was the most
vociferous voice defending the place of music within the Montreal group. This study first looks at
the main components of this contribution, then explores the causes, based on the surrealist ideal,
of the public disagreement between Claude Gauvreau and Pierre Mercure in 1949 over the opera Le
Vampire et la nymphomane. An unpublished letter that Gauvreau wrote to André Breton finally reveals
some of the core ideas behind the fascination and rejection that marked the exchanges between
Automatism and Surrealism.
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