Résumé

«Chez un Fausto Romitelli (1963-2004), compositeur franco-italien disparu trop tôt il y a de cela déjà dix ans, à l’âge de 41 ans, la culture populaire (le rock ou la bande dessinée) est un horizon inébranlable à partir duquel il construit son univers inouï. Comme la plupart des auteurs de ce numéro l’affirment, le rock ne sert pas tant de modèle sonore à sa musique […], mais plutôt de modèle éthique […]. En cela, l’attitude de Romitelli nous rappelle, malgré toutes les différences, celle d’un autre révolté insolite: Frank Zappa.»

Jonathan Goldman

«Chez Romitelli, le corps est ménagé, ou stimulé, et non pas recomposé. L’élargissement des “portes de la perception” (Aldous Huxley) s’opère par allusion à la drogue (Professor Bad Trip), mettant en scène un corps flottant, immobile ou qui se perd (Lost, Flowing Down Too Slow, titre repris des Pink Floyd, EnTrance qui superpose l’idée d’initiation et de transe, nell’alto dei giorni immobili…).»

Martin Kaltenecker

«Romitelli était une personnalité cordiale, drôle et inquiète, qui comptait beaucoup d’amis et quelques ennemis. Il parlait fort comme seuls le font les timides, en levant le menton pour vous écouter d’un peu haut, et lançait à l’occasion des jugements péremptoires: c’est génial, c’est dégueulasse. Sa culture vaste et raffinée s’était souplement incorporée à son caractère, il n’en exhibait jamais les signes visibles et, comme les surréalistes autrefois, cherchait plutôt les traces du bouleversant dans les marges; comme dans les bandes dessinées pop de Gianluca Lerici, d’un style “nouille” dont il raffolait.»

Jean-Luc Plouvier

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